Betty Tchomanga, Dalila Belaza et Louise Ernandez, Grégoire Schaller, Calixto Neto
Samedi 04 février
20:00
Ballet national de Marseille
ProjectionSamedi 04 février
20:00
Ballet national de Marseille
ProjectionMascarades, Betty Tchomanga
Ce solo est un travail sur le souffle et sur la voix qui s’intéresse à la déesse des eaux, Mami Wata, figure des bas-fonds de la nuit, du pouvoir et de la sexualité. Sirène échouée, elle fait face aux gens qui sont venus la voir. Elle saute. Le saut qui la traverse est un saut vertical, régulier. Danser en latin se dit saltare, de saltus, le saut. Créer une danse de sauts comme la rémanence d’un geste ancien—peut-il être universel ?—un mouvement des profondeurs de l’être humain. Sauter comme la métaphore d’un désir, d’une recherche de plaisir. Un désir de plaisir. Un désir d’autre, de l’autre, de ce qu’on ne possède pas ou de ce que l’on n’est pas.
Sauter pour exulter. Sauter pour expulser. Sauter pour endurer. Sauter pour résister. Sauter pour atteindre. Sauter pour devenir. Sauter pour mourir. Sauter pour être.
Pour la 11e édition du festival, Betty Tchomanga et Parallèle ont réalisé un objet vidéo à partir de Mascarades.
O Samba do Crioulo Doido : règle et compas, Calixto Neto
Calixto Neto réalise le film O Samba do Crioulo Doido : règle et compas à partir d’images prises pendant les résidences de re-création de la pièce O Samba do Crioulo Doido de Luiz de Abreu.
Celui-ci raconte une rencontre puissante entre deux générations d’artistes dans la ville de Salvador de Bahia et retrace un moment d’apprentissage, d’héritage, une rencontre transgénérationnelle.
Le film met en avant le dispositif particulier de passation et de transmission, à partir d’un corps spécifique qui tend à l’universel.
Au cœur, le film, Dalila Belaza et Louise Ernandez
Au cœur, le film est comme un monde en soi, qui laisse entrevoir des éléments distincts et en dialogue. Le regard voyage, dévoilant la danse comme une matière. C’est un récit qui se déroule sur un fil sensible entre réalité tangible et intangible.
Dalila Belaza et Louise Ernandez souhaitent que le processus de création soit l’occasion de confronter le geste chorégraphique à des enjeux cinématographiques et ce faisant donner à voir la danse, comme un élément d’un Tout.
Lorsqu’il a fallu imaginer l’objet filmique, elles y ont vu des images au plus près de ces hommes et de ces femmes formant une communauté ; mais aussi des images de nature, de microcosme, de macrocosme, d’organicité, de noir, de lumière afin de créer une analogie entre l’univers humain et un environnement naturel et artificiel.
Au cœur, le film s’est alors profilé comme une conversation, un entrelacement entre plusieurs univers. On ne sait plus vraiment s’il s’agit de la réalité ou de la représentation ; de la fin d’une tradition ou celle d’un nouveau monde, d’un nouveau langage empruntant au corps une parole inconnue. Une vision qui chercherait à ouvrir un territoire, une communauté, un être humain pour découvrir en son sein un nouvel horizon.
εκκρίνω [ekkríno], Grégoire Schaller
Ekkríno est un court métrage de vidéo danse in situ qui articule corps et paysage. Il est pensé pour le site volcanique de l’île de Nisyros, dans le Dodécanèse, et deux interprètes. Nous y suivons l’errance dansante d’une femme dans un paysage aride à la recherche d’un lieu de sépulture pour un jeune homme qui vient de mourir.
Mascarades :
Conception et interprétation : Betty Tchomanga
Réalisation : Margaux Vendassi, Betty Tchomanga
Prises de vue : Margaux Vendassi, François Ségallou
Production audiovisuelle : Parallèle — Pôle de production international pour les pratiques émergentes
Création lumières : Eduardo Abdala
Création sonore : Stéphane Monteiro
Regards extérieurs : Emma Tricard et Dalila Khatir
Production et diffusion : Aoza—Marion Cachan
Production : LOLA GATT
Avec le soutien du Fonds de dotation du Quartz, scène nationale de Brest
Partenaires : CDCN Le Pacifique – Grenoble, L’Atelier de Paris / CDCN, La Gare – Fabrique des arts en mouvement – Le Relecq-Kerhuon, Festival La Bécquée – Un soir à l’ouest, Le Cabaret Vauban, Les Quinconces et L’Espal, Scène nationale du Mans
Mécène : SARL SICC Saint-André-de-Cubzac
Avec le soutien de l’Onda - Office national de diffusion artistique.
Ce projet a reçu une aide à la création de la part de la Ville de Brest et du Ministère de la Culture – DRAC de Bretagne.
L’Association Lola Gatt est soutenue par la Région Bretagne.
O Samba do Crioulo Doido : règle et compas :
Réalisation : Calixto Neto
En collaboration avec : Luiz de Abreu, Jackeline Elesbão, Pedro Ivo Santos, Anderson Feliciano
Au cœur, le film :
Conception, direction artistique : Dalila Belaza
Réalisation : Louise Ernandez, Dalila Belaza
Production : hiya compagnie — association Jour avec la Fondation d’entreprise Hermès
Aide à la production : Ministère de la Culture – DGCA, CCN - Ballet National de Marseille
Mise à disposition studio post production : SACD-Paris
Crédit photographique : Louise Ernandez
εκκρίνω [ekkríno] :
Conception : Grégoire Schaller
Performance : Maria de Corte, Darius Dolatyari-Dolatdoust
Image : Linda Qibaa
Son : Paul Lajus
Regard : Mallaury Scala
Costume : Darius Dolatyari-Dolatdoust
Avec le soutien du ministère de la Culture / Direction générale de la création artistique
Née en 1989 en Charente-Maritime d’un père camerounais et d’une mère française, Betty Tchomanga entame sa formation artistique en 2004 au Conservatoire de Bordeaux ainsi qu’auprès d’Alain Gonotey de la Cie Lullaby. Elle se formera ensuite au Centre National de Danse Contemporaine d’Angers (CNDC) en 2007 sous la direction d’Emmanuelle Huynh.
Sa carrière d’interprète débute en 2009, elle collabore notamment avec des artistes tels qu’Emmanuelle Huynh, Alain Buffard, Raphaëlle Delaunay, Fanny de Chaillé, Gaël Sesboüé, Éléonore Didier, Anne Collod, Herman Diephuis et Nina Santes.
En 2014, sa rencontre avec Marlene Monteiro Freitas marque un tournant dans son parcours d’artiste. La richesse de cette collaboration lui permet de déployer des puissances performatives où le détail et la musicalité tiennent une place importante.
En parallèle de son parcours artistique, Betty poursuit des études littéraires à l’Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle et obtient un master 2 en lettres modernes en 2014.
En 2016, elle intègre l’Association Lola Gatt Productions Chorégraphiques implantée à Brest en tant que chorégraphe associée avec Gaël Sesboüé et Marie-Laure Caradec. La même année, elle chorégraphie et met en scène Madame, une pièce pour trois interprètes. En 2020 elle crée son premier solo Mascarades qui tourne depuis. En septembre 2022 elle crée le quatuor Leçons de Ténèbres également en tournée pour les saisons à venir.
Betty Tchomanga est artiste associée au Quartz, scène nationale de Brest et artiste accompagnée par le réseau Tremplin (2021-2024).
Formé au théâtre à l’université Fédérale de Pernambuco, puis à la danse au sein du Groupe Expérimental de Danse de Recife, le chorégraphe brésilien Calixto Neto a suivi le cursus du Master Exerce du CCN de Montpellier. Entre 2013 et 2015, il y crée le solo petites explosions ainsi que le duo Pipoca, en collaboration avec Bruno Freire. Membre de la compagnie de Lia Rodrigues entre 2007 et 2013, il est également interprète pour Claudio Bernardo, Volmir Cordeiro, Gerard & Kelly et Mette Ingvartsen.
Dalila Belaza s’est d’abord illustrée comme interprète et partenaire artistique de sa sœur, la chorégraphe Nacera Belaza. Par leurs recherches autour de mémoires profondes du corps et d’une danse habitée par un espace intérieur sans limite ; elles ont construit une voie signifiante du paysage chorégraphique.
Sur la base de cet ancrage, au fil du temps, la nécessité de donner voix et forme à des questions personnelles s’est imposée à elle. Une trajectoire qui l’amène à poursuivre différents questionnements en étendant ce champ de l’être à d’autres réalités. Ainsi depuis plusieurs années, Dalila mène ses propres projets et développe un travail qui sonde les thématiques de l’identité et creuse la question du dialogue entre danse rituelle et abstraction. Elle cherche à travers la danse « un territoire utopique où l’intime et l’universel se rencontrent comme deux horizons infinis. »
Fin 2020, Dalila Belaza crée hiya compagnie afin d’assurer le développement et la pérennité de ses projets personnels. Elle crée, depuis lors, trois nouvelles pièces Au cœur, Figures et Rive qui croisent les langages de la danse folklorique et de la danse contemporaine. Ces pièces dépeignent une aventure à la fois artistique et philosophique.
Louise Ernandez est une artiste française née en 1988 à Toulouse. Diplômée de l’ENSAD en photographie et vidéo, sa pratique se caractérise par l’exploration de ces deux disciplines. La construction narrative est au cœur de sa démarche artistique. Jouant sur les limites du réel et du rêve, et leur dualité, elle propose dans ses créations documentaires et fictionnelles des univers imprégnés de références cinématographiques. Représentée par Eddy et KG Talents Managment, en 2022 elle intègre Le Fresnoy - Studio national des arts contemporains.
Né en 1993, Grégoire Schaller est plasticien, chorégraphe, performeur et doctorant en philosophie de l’esthétique. Il a suivi un double enseignement à l’ENS de Cachan, au sein du département design, et à l’ENSCI – Les Ateliers en création industrielle. Il a travaillé auprès des plasticiens Evan Robarts, Katie Stout, Théo Mercier ou encore Matthew Barney. Depuis 2016, il conçoit des performances en collaboration avec des plasticiens, des designers, des compositeurs, des metteurs en scène et des auteurs, portées par la compagnie Anna & Grégoire, qu’il a fondée avec la chorégraphe Anna Chirescu. Ces pièces sont accueillies et présentées par des institutions culturelles, notamment le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, le Palais de Tokyo, le Silencio, la Ménagerie de verre, le Musée de la Chasse et la Villa Noailles. En 2017, il obtient son agrégation d’arts plastiques, et poursuit un travail théorique en commençant une recherche doctorale en 2018. Sa thèse est hébergée par le département d’esthétique de l’Université Paris-Nanterre. Il y développe une réflexion sur la notion bataillienne de dépense improductive en regard des canons corporels élaborés par la modernité.